Ce que vous pouvez faire pour arrêter la propagation de la stigmatisation sociale

Il est triste de constater qu'en période de stress public, on assiste également à une recrudescence de la xénophobie, de la discrimination et du racisme. La peur nous pousse souvent à faire et à dire des choses que nous n'aurions normalement pas faites, et nous commençons à chercher un groupe à blâmer. Cela donne lieu à la stigmatisation sociale, à la xénophobie et au racisme et provoque des comportements discriminatoires à l'encontre de certains groupes de personnes.

La stigmatisation sociale devient alors un élément de notre langage quotidien et s'inscrit dans notre vie de tous les jours. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise ; nous ne pouvons pas permettre que COVID-19 devienne un moyen de xénophobie ou de discrimination. Nous ne pouvons pas laisser COVID-19 gagner en nous détruisant.

Que pouvez-vous donc faire pour éviter la stigmatisation sociale ?

  1. Reconnaître l'anxiété sociale

La stigmatisation sociale se développe en période de stress élevé : nous n'aimons pas ne pas savoir, nous n'aimons pas avoir peur, et nous avons donc besoin de trouver un groupe à blâmer parce que nous associons souvent la peur à "l'autre" (pour vous, les spécialistes des sciences sociales et de l'anthropologie, l'altérité). Avec l'épidémie de COVID, nous ne savons pas vraiment ce qui se passe, parce que le virus est si nouveau et que nos vies ont été littéralement bouleversées.

En reconnaissant que nous vivons une période sans précédent, que cela ne s'est jamais produit de mémoire d'homme, que nous sommes littéralement en terrain inconnu - et que nous vivons tous la même chose - nous pouvons commencer à contrôler notre réaction à ce qui se passe.

  1. S'informer

Les faits sont importants pour lutter contre toute forme de stigmatisation, et c'est particulièrement vrai en période de pandémie. La désinformation peut non seulement nuire, mais elle est aussi dangereuse. Il convient de connaître les faits réels (par opposition à ce que Sandy Plankton débite sur Insta).

Voici quelques faits importants :

  1. COVID-19 peut rendre malade n'importe qui, indépendamment de la race, de l'origine ethnique, du sexe ou de l'âge.
  2. N'IMPORTE QUI peut transmettre le virus de la même manière, indépendamment de la race, de l'origine ethnique, du sexe ou de l'âge.
  3. TOUT LE MONDE peut réduire la transmission en se lavant les mains à l'eau et au savon pendant 20 secondes ou avec des désinfectants pour les mains à base d'alcool à 70 %) ; en éternuant et en toussant dans son coude ; en restant à la maison et en respectant les directives sanitaires ; et en s'auto-isolant lorsqu'on est malade.
  4. On peut être atteint du COVID, ne présenter aucun symptôme et être néanmoins un vecteur.
  5. Le seul moyen de savoir si vous avez le COVID est d'effectuer un test par écouvillonnage auprès d'un professionnel de la santé. Le fait de retenir sa respiration pendant 10 secondes sans tousser est une rumeur sans fondement.
  6. L'ail ne protège pas contre le nouveau coronavirus. En revanche, il peut aider à éloigner les vampires.

Pour d'autres mythes démystifiés, consultez la section Myth-buster de l'OMS ici.

Utiliser les bons mots

Les mots sont importants. Certains mots ou phrases ont une signification négative et alimentent la discrimination en entretenant de fausses associations entre le virus et des groupes de personnes, en maintenant des stéréotypes, en répandant la peur et en rendant la xénophobie acceptable.

Voici quelques façons de parler de COVID-19 :

  1. Une personne qui a acquis ou contracté le COVID.
  2. Il s'agit du nouveau coronavirus responsable de COVID-19 (ou COVID) ; il ne s'agit pas du virus "chinois" ou "asiatique" ou de la maladie de "Wuhan".
  3. Ne plaisantez pas avec une personne en lui disant qu'elle "est Corona" simplement en raison de son appartenance ethnique. Ce n'est pas drôle.
  4. Remettre en cause les stéréotypes

Le Coronavirus et le COVID-19 ne justifient pas la discrimination ou la xénophobie. Des personnes meurent de cette maladie et tout le monde est touché de la même manière. La peur est compréhensible et normale, le racisme et la xénophobie ne le sont pas et ne le seront jamais. Point final.

Nous avons tous la responsabilité de corriger les idées fausses et de prendre position contre la vague de discrimination. Si vous voyez un mème, un message, un tweet, une vidéo, etc. qui perpétue les stéréotypes (par exemple, un tweet récent demandant s'il est sage d'envoyer les personnes d'origine italienne en Italie pour qu'elles ne "contaminent" pas les autres), signalez-le.

  1. Signaler les crimes de haine

Personne n'aime les délateurs, mais les crimes de haine sont en augmentation. Il s'agit d'un bouc émissaire grave, violent et dangereux : il met en danger la vie de personnes bien réelles. Nous devons cesser d'ignorer les actes commis à l'encontre de groupes ethniques ou religieux, car cela affecte non seulement la sécurité des autres, mais aussi la vôtre. Si vous avez été victime d'un crime haineux, ou si vous avez vu ou entendu parler d'un tel incident, signalez-le. Le SPVM dispose d'une excellente ressource sur les crimes de haine (en anglais) et sur la manière de les signaler (en anglais).

Si le nouveau coronavirus est sans précédent, il nous unit également d'une manière inédite : nous sommes tous dans le même bateau. Nous avons le devoir de nous entraider et de protéger les personnes les plus vulnérables. C'est ce qui fait de nous une société compatissante : la façon dont nous faisons preuve de considération, d'attention et d'empathie envers les autres, en particulier ceux qui sont plus vulnérables.

Êtes-vous prêt à relever ce défi ?

Soyez prudents, bon courage et, comme toujours, lavez-vous les mains.

 

Écrit par :

Ildiko Glaser-Hille, coordonnatrice intérimaire de la programmation
Centre de paix de Dawson



Dernière modification : 31 mars 2020