Les multiples visages de la loi 96

Selon un document publié par le Quebec Community Groups Network (QCGN), les dispositions contenues dans le projet de loi 96ont une grande portée et de nombreuses conséquences pour tous les Québécois. Ce document indique que le projet de loi est "une tentative sans précédent de passer outre aux libertés fondamentales, à l'égalité et aux droits légaux des Québécois. Ces droits fondamentaux sont protégés par des instruments juridiques internationaux tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte canadienne des droits et libertés et la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.

"Le projet de loi 96 privera les Québécois de ces droits dans l'application de la Charte de la langue française. Le projet de loi nuira également aux entreprises, limitera l'accès aux services publics, à l'éducation et à l'emploi, restreindra l'expression de diverses façons et nuira au fonctionnement impartial de notre système juridique.

Dans sa forme actuelle, le projet de loi aura un impact majeur sur l'éducation, en particulier sur le nombre de cours de français et d'anglais au niveau du CEGEP. Le projet de loi a été rédigé sans consultation préalable de l'ensemble du réseau des cégeps.

Priorité du directeur général de Dawson

Au cours des longues et intenses consultations sur le projet de loi 96 avec les représentants du gouvernement de la CAQ au cours des derniers mois, M. Dawson n'a cessé de plaider en faveur de la priorité accordée à la réussite des étudiants.

Avant l'adoption du projet de loi 96, qui interviendra dès la semaine prochaine, les dispositions pourraient encore être modifiées. Le terrain sur lequel repose le projet de loi a changé à plusieurs reprises. De plus, la mise en œuvre du projet de loi sera compliquée. Les règles régissant l'enseignement collégial (RREC) doivent être modifiées, et avec elles, toutes les grilles de programmes. À elle seule, la ville de Dawson compte 98 grilles.

Dans une entrevue accordée le 27 avril à l'émission matinale D'abord l'info de RDI, le directeur général a répondu à une question sur les pertes d'emploi possibles en raison des dispositions du projet de loi 96 : "Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les enseignants. Cependant, nous allons essayer de trouver des [solutions], en collaboration avec le ministère, car la loi 96 n'est qu'un début. Par la suite, son application sera dictée par le ministère de l'enseignement supérieur.

"Nous devrons discuter avec eux pour voir comment soutenir au mieux nos étudiants en anglais, mais aussi nos étudiants francophones, qui n'auront plus de cours d'anglais. Pour ce faire, nous essaierons d'ajouter des cours en anglais afin d'améliorer leurs compétences en anglais et de maintenir certains postes d'enseignants.

L'interview peut être consultée dans son intégralité ici.

La manifestation contre le projet de loi 96 partira de Dawson le 14 mai
Le samedi 14 mai, la communauté de Dawson et tous les Québécois préoccupés par le projet de loi 96 sont invités par le Quebec Community Groups Network (QCGN) à se joindre à une marche qui partira de Dawson au 3040, rue Sherbrooke Ouest à 10 h 30 et qui se terminera au bureau du premier ministre François Legault, en face des portes Roddick de l'Université McGill.

Le jeudi 5 mai, le Dawson Student Union et plusieurs autres organisations étudiantes du cégep prévoient un débrayage de 11 h 30 à 12 h 30.

Le QCGN a organisé une conférence de presse le 26 avril, au cours de laquelle des représentants du Collège Dawson et d'autres institutions et organisations ont écouté plusieurs experts et leaders de la communauté qui ont parlé des divers impacts négatifs du projet de loi tel qu'il se présente.

L'impact de la loi 96 est considérable
Le Quebec Chronicle-Telegraph a rapporté : "Les conséquences de la loi 96 sur l'éducation ont été l'un des griefs exprimés lors de la conférence de presse du QCGN ... D'autres comprennent l'impact sur la santé et les services sociaux, sur le recrutement de professionnels à l'étranger, et les pouvoirs de perquisition et de saisie pour enquêter sur le respect de la loi.

"L'avocat Julius Grey, spécialiste des droits civiques, a déclaré que les pouvoirs de perquisition et de saisie pour faire respecter les lois linguistiques seraient plus importants que ceux accordés à la police pour enquêter sur les meurtres.

"Il me semble, a déclaré M. Grey, qu'en un seul coup - deux, peut-être en incluant le projet de loi 21 (sur la laïcité de l'État) - le gouvernement tente de défaire les protections que des centaines d'années de jurisprudence ont accordées aux citoyens contre la discrimination, contre la violence de l'État, contre l'abus de pouvoir ; je pense que toute la partie de ce projet de loi relative à la clause constitutionnelle dérogatoire et à l'État de droit n'a pas lieu d'être.

"La présidente du QCGN, Marlene Jennings, a déclaré : "Nous demandons instamment au gouvernement de mettre de côté cette proposition de loi. Nous restons convaincus qu'il existe des moyens plus efficaces et plus inclusifs de protéger et de promouvoir la langue française que ceux décrits dans le projet de loi 96."

"Elle a ensuite déclaré : " Étant donné la gravité de nos préoccupations, le QCGN et nos organisations partenaires prévoient une manifestation publique le 14 mai, ici à Montréal. Nous vous invitons, ainsi que tous vos parents et amis, à vous joindre à nous pour exprimer publiquement notre mécontentement à l'égard du projet de loi 96."



Dernière modification : 4 mai 2022