Emmanuelle Simony, professeur d'histoire, est décédée

Dans la tristesse de la disparition d'Emmanuelle, nous pouvons reconnaître chaleureusement sa vie. Elle a toujours été un exemple de classe, avec un cœur d'acier forgé par l'expérience personnelle. Les obstacles l'ont rendue plus grande et les défis l'ont rendue plus forte.

Les descriptions qu'elle fait de ses origines marocaines ressemblent à un conte de fées, de ses ancêtres indigènes dans le Sahara à la synagogue de Casablanca. Je sais aussi que sa famille s'est réfugiée ici pour élever Emmanuelle avec une vue plongeante depuis une route en haut d'une colline voisine de l'Oratoire Saint-Joseph. Elle n'a jamais eu le droit d'avoir une bicyclette, dira-t-elle plus tard alors qu'elle roule sur les trottoirs et les rues de Montréal avec son fauteuil roulant propulsé par l'élan.

Emmanuelle ne se contenterait jamais de demander Pourquoi ? sans ajouter Allons... ou Nous devons... !

Peu après son entrée en fonction à Dawson en janvier 2001, elle a senti, puis confirmé, que de nombreuses personnes à Dawson souhaitaient une pause d'études hivernale. Elle s'est impliquée dans un processus qui a escaladé les murs bureaucratiques et tracé des lignes droites dans les labyrinthes procéduraux. Les doyens ont succombé à sa force et à sa logique lorsque Dawson a inauguré son premier March Break.

Les soirées biannuelles du département d'histoire ont commencé il y a près de vingt ans, lorsqu'Emmanuelle a déclaré qu'elle ne voulait pas travailler dans un département où il n'y avait pas de soirées.

Convaincue de la nécessité d'offrir aux élèves une véritable source d'inspiration en dehors de leur vie ordinaire, elle a joué un rôle déterminant dans le lancement du cours de voyage en histoire en 2008. L'année suivante, les élèves et les enseignants de Dawson ont eu le plaisir et l'honneur de l'accompagner en Grèce et en Turquie où, en pleine crise économique et politique, elle a guidé leur intellect et leur caractère, dans ce que beaucoup ont qualifié d'expérience qui a changé leur vie.

Jugeant que les manuels n'étaient pas accessibles et attrayants, elle a créé le sien. D'abord, une version électronique pour le Centre Collégial de Développement de Matériel Didactique, puis la co-rédaction de Histoire de l'Occident (Modulo 2012).

Elle a fait face à son diagnostic de sclérose en plaques en militant de plus en plus pour les droits des patients, dans la vie comme dans la mort. Sa vie personnelle est devenue politique et son travail se poursuit au sein du Forum d'innovation en santé du CUSM.

Ces dernières années, elle a recherché la beauté en déménageant de Montréal à Essaouira, Cadix et Marseille. Elle est retournée à la caravane de ses ancêtres, sans jamais être oubliée par ceux dont elle a agrémenté la vie. Son sourire qui s'incline en un sourire sans fin ne la quittera jamais.



Dernière modification : 9 mars 2022