Bien sûr, la vie examinée vaut la peine d'être vécue !

Matthew Iacono
345-101-MQ

 

Dans cet essai, je soutiendrai que la vie examinée vaut la peine d'être vécue. Je commencerai par définir ce qu'est exactement la vie examinée. Ensuite, je construirai mon argument, en identifiant les prémisses et la conclusion. Ensuite, j'évaluerai l'acceptabilité de mes prémisses et je déterminerai la force logique de mon argument. Enfin, en utilisant le processus d'analyse logique, je prouverai que mon argument est un bon argument (Hughes, chapitres 4 et suivants).

Je définis la vie examinée comme le type de vie que Socrate a vécu. Il s'agit d'une vie dans laquelle il s'examine et parle à lui-même et aux autres. (Apologie, 71-72) Cette définition fait appel à la "théorie du sens comme utilisation" car, étant donné le contexte de la discussion, c'est la vie examinée qui est définie. Le type de définition utilisé est une définition stipulative puisque le terme est défini dans le contexte spécifique de cet essai. La méthode de définition utilisée est celle du genre-espèce puisqu'elle commence par le général, "le type de vie", et se termine par le spécifique, "que Socrate a vécu". On pourrait arguer que cette définition est trop étroite car la vie examinée ne se limite pas au type de vie qu'a vécu Socrate (Hughes, Ch.2). Pour les besoins de cet essai, la définition est appropriée, puisque le type de vie examiné est celui qu'a vécu Socrate.

Socrate est satisfait de sa vie examinée. Si Socrate est satisfait de sa vie examinée, alors la vie examinée vaut la peine d'être vécue. Par conséquent, la vie examinée vaut la peine d'être vécue. Il s'agit de prémisses dépendantes car elles s'appuient l'une sur l'autre pour soutenir la conclusion. (Hughes, Ch.4)

P1 : Socrate est satisfait de sa vie examinée.
P2 : Si Socrate est satisfait de sa vie examinée, alors la vie examinée vaut la peine d'être vécue.
C3 : La vie examinée vaut la peine d'être vécue.

La première prémisse utilise un fait empirique, car le fait que Socrate soit satisfait de sa vie examinée est observable. La théorie de la correspondance de la vérité est utilisée puisque cette affirmation correspond à des choses du monde réel (Hughes, Ch.6). Premièrement, le fait que Socrate ait vécu une vie examinée est démontré par la définition précédemment établie. Deuxièmement, puisque Socrate "croyait que le bon moment était venu pour lui de mourir", il était certainement satisfait de sa vie (Xénophon, 182). Sinon, il aurait évité la mort à tout prix. Nous savons que ce n'est pas le cas puisqu'il "manquait d'effronterie et d'impudence" lorsqu'il plaidait sa cause (Apologie, 72). Cette prémisse est acceptable car les faits sont vrais et la théorie de la vérité fonctionne. La deuxième prémisse utilise un fait non empirique puisque si Socrate est satisfait de sa vie examinée, alors la vie examinée vaut la peine d'être vécue, ce qui ne peut être observé dans le monde réel. C'est pourquoi la théorie de la cohérence de la vérité est utilisée. Cette théorie est cohérente : pour qu'un mode de vie vaille la peine d'être vécu, il doit combler la personne qui le vit. Par conséquent, pour que le mode de vie de Socrate vaille la peine d'être vécu, il doit combler Socrate. Cette prémisse est donc acceptable car elle est cohérente avec les autres affirmations (Hughes, Ch.6).

Les prémisses sont pertinentes pour la conclusion puisque les deux prémisses portent sur le même sujet que la conclusion. Les prémisses soutiennent adéquatement la conclusion puisque le format d'un syllogisme "Modus Ponens" a été utilisé et que tous les syllogismes créent des arguments déductifs. Mon argument ne commet pas de sophisme parce qu'il suit le format correct du Modus Ponens, en affirmant l'antécédent. Les deux sophismes potentiels pour ce type de syllogisme seraient d'affirmer le conséquent ou de nier l'antécédent, mais mon argument ne fait ni l'un ni l'autre. Par conséquent, mon argument est déductif et, par extension, logiquement solide (Hughes, Ch.9).

P1 : A.
P2 : Si A alors B
C3 : B (Modus Ponens)

J'ai prouvé que la vie examinée vaut la peine d'être vécue grâce au processus analytique logique. Tout d'abord, j'ai défini ce qu'est exactement la vie examinée afin de clarifier mon argument et j'ai construit mon argument, en identifiant les prémisses et la conclusion. J'ai constaté que mes prémisses étaient acceptables et j'ai établi que mon argument était logiquement fort, ce qui prouve que mon argument est un bon argument.

 

 

Travaux cités :

Hughes, William & Lavery, Jonathan. "Critical Thinking, Broadview Press, Peterborough, 2015.

Platon, "L'Apologie de Socrate", Penguin Books, Harmondsworth, Angleterre, 1984.

Xénophon, "Socrates' Defense to The Jury", Hackett Publishing Company Inc, Indianapolis/Cambridge, 2002.



Dernière modification : 12 décembre 2022