Le pouvoir de la gentillesse
Il est bien connu que les élèves de niveau postsecondaire vivent beaucoup de stress, d'anxiété et de solitude. Le personnel enseignant subit également son lot de stress au travail.
Or, la gentillesse et le bien-être favorisent un apprentissage optimal, a expliqué John-Tyler Binfet (Ph. D.) à un auditoire d'environ 150 participants lors de son discours d'ouverture des Journées pédagogiques intercollégiales le 13 janvier. Se décrivant lui-même comme « couvert de poils de chien la plupart du temps », M. Binfet est professeur à l'Okanagan School of Education de l'Université de la Colombie-Britannique. Psychopédagogue de formation, il s'attache à comprendre comment les élèves conceptualisent la gentillesse et la mettent en pratique à l'école, ainsi que les effets des interventions assistées par des chiens sur leur bien-être, en particulier en matière de réduction du stress.
De petits changements qui adoucissent l’environnement
À l’aide d'histoires et d'exemples, M. Binfet a communiqué de nombreuses façons concrètes de
nous montrer plus aimables envers nous-mêmes, nos élèves et nos collègues, de créer des milieux d’apprentissage plus doux, et de faire preuve de bonté dans divers aspects de l'enseignement collégial, tels que les évaluations.
Il a proposé d'adopter certaines interventions « peu coûteuses et très efficaces », telles que saluer les élèves à la porte de la classe, structurer chaque cours en informant les élèves de ce qui les attend afin de réduire leur anxiété, utiliser le nom des élèves dans les discussions en classe, se fixer une intention, et inviter les élèves à établir leurs intentions ou attentes pour le cours. Cela ne demande pas beaucoup de temps ni d'efforts, juste de la volonté. « Ces petits changements créent un environnement d'apprentissage bénéfique pour la personne enseignante et les élèves », a-t-il déclaré.
M. Binfet est toujours à l’affût des actes de gentillesse et s'efforce de les saluer. « La gentillesse favorise le bien-être et la santé mentale », a-t-il dit avant d'énumérer quelques avantages précis : elle aide à développer une perception favorable des autres, freine la rumination, procure un sentiment d'euphorie et renforce les relations. « Les élèves ont besoin d’apprendre, mais aussi de se sentir bien entouré·es », a-t-il souligné.
Les bienfaits de la gentillesse
Pour les élèves plus particulièrement, le fait de prendre part à des actes de gentillesse permet
d’améliorer leur perception d'eux-mêmes, de l'école, de leurs enseignant·es et de leurs camarades de classe. Cela augmente aussi le sentiment de bonheur. Le personnel enseignant qui pratique la « gentillesse pédagogique » démontre quant à lui qu’il se soucie du bien-être de ses élèves. M. Binfet a donné l'exemple d'une étudiante qui avait choisi d'interpréter une chanson au lieu de faire une présentation. Le jour du spectacle, elle avait le trac. Il a donc décidé de la laisser enregistrer la chanson au lieu de l'interpréter devant la classe.
De nombreux élèves vivent de l’anxiété et craignent les présentations, a-t-il dit. C’est pourquoi il encourage les membres du corps enseignant à faire preuve de souplesse et à leur donner des options.
L'ordonnance de M. Binfet en matière de gentillesse
M. Binfet prescrit trois actes de gentillesse par semaine pour obtenir ce type de résultats. Il
faut de l’initiative pour faire preuve de bonté, ce qui demande parfois du courage. Selon M. Binfet, la gentillesse peut consister à percevoir un besoin ou une occasion et à y répondre, comme tenir la porte pour quelqu'un. Elle peut aussi être discrète, comme pardonner ou retenir une insulte.
M. Binfet a suggéré à tout le monde de créer un plan de santé mentale. « De nombreuses personnes partagent leur programme d'entraînement, mais pourquoi pas un programme de santé mentale? », a-t-il demandé.
« Élaborez un plan de santé mentale et tenez-vous-y », a-t-il lancé au public des Journées pédagogiques intercollégiales. Il peut s’agir « d'une heure d'exercice physique, de temps de qualité avec les personnes qui vous sont chères, d'exprimer régulièrement vos émotions, de réduire les discours négatifs sur vous-même ou d'intégrer la réduction du stress dans votre journée de travail ».
« Pratiquer la pleine conscience, c'est prendre soin de soi de manière professionnelle, a-t-il dit. Soyez ouvert à vous enraciner dans la pleine conscience. Favorisez le calme, la clarté d’esprit, l’intentionnalité et le soutien. »
Citant le magazine Harvard Business Review, M. Binfet a invité son auditoire à « ne pas sous-estimer le pouvoir de la gentillesse ».
Un acte de gentillesse envers soi-même : établir un plan de santé mentale
Votre plan est personnel, mais il peut comprendre des éléments tels que
- planifier une heure d'activité physique par jour;
- passer du temps de qualité avec les personnes qui comptent pour vous chaque semaine;
- faire preuve de bienveillance intentionnelle envers les autres;
- trouver le temps de faire régulièrement ce que vous aimez;
- cesser de parler en mal de vous-même.
Lire l’article de M. Binfet dans Psychology Today : https://www.psychologytoday.com/intl/blog/canines-kids-and-kindness/202104/kindness-and-your-mental-health-workout-plan