QUESTIONS ET RÉPONSES AVEC LES DEMI-FINALISTES DU COLLÈGE DAWSON POUR LE PRIX DES ÉCRIVAINS COLLÉGIAUX DE LA QUEBEC WRITER’S FEDERATION
Sur un nombre record de 81 candidatures provenant du Collège Dawson, trois étudiant·es ont été sélectionnés comme demi-finalistes pour l’édition 2023 du Prix des écrivains collégiaux de la Quebec Writers’ Federation (QWF). Le prix 2023 sera annoncé lors du gala de la QWF le 13 novembre prochain.
Selon Adam Bright, professeur d’anglais au Collège Dawson et organisateur du concours, les étudiant·es de Dawson « ont senti un vent nouveau souffler et trouvé les mots pour l’exprimer, puis ont mis leurs idées en place pour créer une vision unique. Chacun d’entre eux et elles a donné naissance à un nouveau monde ».
Les lauréat·es du Collège Dawson et demi-finalistes pour le prix provincial sont les personnes suivantes : Jenna Brender (promotion 2023, Sciences humaines - Droit, société et justice), Charles Brisson (troisième année en Techniques d’animation 3D et de synthèse d’images) et Nemesis Jarry (promotion 2023 - Arts, lettres et communication - littérature).
Le Bureau des communications a interviewé les trois auteur·es. Voici quelques questions et réponses sur l’œuvre soumise dans le cadre du concours, leur processus d’écriture, leurs réflexions sur leur expérience au Collège Dawson et plus encore. Pour lire les œuvres gagnantes des étudiante·es de Dawson, faites défiler vers le bas jusqu’à la remarque.
Questions et réponses avec Jenna Brender, du Collège Dawson
Q : Quelle a été votre source d’inspiration pour écrire ce texte? Parlez-nous de votre œuvre.
Jenna : En fait, c’est une rupture de couple, en rétrospective insignifiante, qui m’a poussée à écrire cette histoire. C’est un point de départ qui m’a permis d’élaborer un récit sur des questions plus sérieuses auxquelles j’ai été confrontée au cours des six dernières années de ma vie. Je décrirais cette œuvre comme un portrait introspectif de traumatisme et de guérison, où se frottent l’humour noir et un ton quelque peu autodérisoire.
Q : Parlez-moi de votre travail d’écriture. Sur quel genre littéraire aimez-vous travailler? Comment procédez-vous? Quels sont les sujets qui vous fascinent?
Jenna : En écrivant un texte aussi personnel, il était important pour moi de fixer mes limites par rapport à ce que j’étais à l’aise de coucher sur papier, puis d’en faire mon cadre d’écriture. Dans mon processus d’écriture, je fais continuellement le point avec moi-même et je choisis soigneusement la façon de présenter ma vérité avec éloquence, en allant au-delà de la réalité. En termes de genres, j’aime beaucoup lire des livres de poésie qui exposent des vérités brutales au moyen de strophes toutes simples.
Q : Quel conseil donneriez-vous à d’autres écrivain·es en herbe?
Jenna : Mon conseil serait de ne pas vous forcer à creuser plus loin que la zone où vous êtes à l'aise. Gravitez plutôt autour de l’événement traumatisant et construisez un récit en parallèle. Tout au long de mon œuvre, je ne mentionne jamais l’événement auquel je fais référence. Pour combler les vides, j’ajoute des anecdotes.
Q : Qui sont vos autrices et auteurs coup de cœur?
Jenna : Mon auteur préféré est Rupi Kaur.
Qu’est-ce qui vous a plu le plus au Collège Dawson? Et qu’avez-vous aimé le plus à propos de votre programme?
Jenna : Ce que j’ai le plus aimé à Dawson, c’est l’impact que j’ai pu avoir. J’ai été coprésidente du Dawson Feminist Union et la cofondatrice du Dawson Period Project, un projet qui nous a permis de recueillir des fonds pour l’installation de distributeurs de produits d’hygiène menstruelle gratuits et de poubelles écologiques dans toutes les toilettes pour femmes et neutres du campus. Je tire une grande fière du fait que mon projet durera bien après mon passage au collège.
Q : Parlez-moi un peu de vous : vos intérêts, vos passe-temps, votre vie étudiante et ce que vous faites en dehors de l’école. Quels sont vos projets d’avenir au-delà du Collège Dawson?
Jenna : Je joue de la guitare et j’admire Taylor Swift inconditionnellement. Je m’inspire beaucoup de ses chansons. J’étudie actuellement au premier cycle à McGill, en Science politique et justice sociale. J’ai l’intention d’aller en droit par la suite. L’équilibre que j’arrive à atteindre entre mes études et ma vie personnelle me remplit de fierté. Je travaille très fort pour réussir dans le cadre de mon diplôme, mais ma vie sociale et mes activités en dehors de l’université sont également couronnées de succès.
Questions et réponses avec Charles Brisson, du Collège Dawson
Q : Quelle a été votre source d’inspiration pour écrire ce texte? Parlez-nous de votre œuvre.
Charles : Avec Haffed, je voulais écrire une histoire classique de fantaisie, où les enfants trouvent le courage de se battre pour eux-mêmes et d’affronter le monde qui les entoure (même si celui-ci semble menaçant et intimidant). Haffed raconte l’histoire d’un garçon dysfonctionnel qui, après avoir passé une nuit dans un monde fantastique, trouve le courage de surmonter ses manies tout comme les défis qui se présentent à lui. J’ai imaginé un monde où les balais s’entretiennent merveilleusement bien et où les montagnes russes ont le contrôle sur leurs destinées.
Q : Parlez-moi de votre travail d’écriture. Sur quel genre littéraire aimez-vous travailler? Comment procédez-vous? Quels sont les sujets qui vous fascinent?
Charles : Mon processus d’écriture commence 60 % du temps par des
dessins. Si je n’arrive pas à créer des images précises sur les personnages et sur l’environnement que j’imagine, j’ai l’impression d’écrire dans le vide. Le dessin aide à ancrer mon histoire dans le réel, ce qui facilite par la suite la structure narrative. Je suis absolument fasciné par le macabre et les histoires d’horreur. J’ai envie d’écrire davantage dans ce genre. En fait, je travaille actuellement avec une équipe de trois artistes sur un court métrage d’animation d’horreur.
Q : Quel conseil donneriez-vous à d'autres écrivain·es en herbe?
Charles : Trouvez votre inspiration dans des choses que vous aimez, puis faites lire vos récits à des gens qui ont les mêmes intérêts que vous.
Q : Qui sont vos autrices et auteurs coups de cœur?
Charles : Neil Gaiman a eu la plus grande influence sur mon écriture. J’aime la façon dont il tisse des histoires claires, mais qui conservent leur part de mystère et de noirceur. J’ai également lu beaucoup de Stephen King, et je suis particulièrement impressionné par Carrie, surtout pour la simplicité de l’histoire. Enfin, le livre auquel je reviens toujours est Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Ce livre est un mystère et le restera toujours (et c’est pour cela qu’il est génial).
Qu’est-ce qui vous a plu le plus au Collège Dawson? Et qu’avez-vous aimé le plus à propos de votre programme?
Charles : Je suis actuellement en troisième année du programme Techniques d’animation 3D et de synthèse d’images. J’apprécie avant tout l’approche pratico-pratique du programme. Il nous ouvre une porte directe sur le fonctionnement des studios d’animation et nous enseigne tous les aspects de la production d’un film d’animation. Dans la dernière année, ce programme de trois ans prend une autre direction. Nous produisons alors un court métrage d’une minute. Puisque nous travaillons de près avec les mêmes artistes pendant trois ans, nous mettons en place un espace de travail très communautaire. C’est génial.
Q : Parlez-moi un peu de vous : vos intérêts, vos passe-temps, votre vie étudiante et ce que vous faites en dehors de l’école. Quels sont vos projets d’avenir au-delà du Collège Dawson?
Charles : Je dessine beaucoup et j’ai toujours un petit livre sur moi où je peux noter des idées de dessins de films ou de nouvelles. Toutefois, avant d’être un écrivain, je suis dessinateur. J’ai commencé à dessiner au début de l’adolescence, et mon cerveau est directement branché sur cette activité. J’aime aussi la photographie et la sculpture. Pour ma carrière, j’ai opté pour l’animation parce que c’est le seul endroit où tous mes intérêts artistiques convergent.
Par ailleurs, je travaille au Cinéma du Parc, un cinéma indépendant où je peux voir toutes sortes de films du monde entier. Après le Collège Dawson, j’ai l’intention de poursuivre des études universitaires en animation, de continuer à faire des films et, j’espère, réaliser un jour mon propre film.
Questions et réponses avec Nemesis Jarry, du Collège Dawson
Q : Quelle a été votre source d’inspiration pour écrire ce texte? Parlez-nous de votre œuvre.
Nemesis : Bad Brain Blunder est une jolie mosaïque désordonnée des quelques écrits non liés à mon programme d’études que j’ai rédigé en l’espace de trois mois. Je ressentais un épuisement en raison de mes travaux de rédaction et je manquais cruellement d’inspiration créative. Écrire au gré de mes envies, et non pas comme je « devais » le faire a été une expérience cathartique pour moi.
Q : Parlez-moi de votre travail d’écriture. Sur quel genre littéraire aimez-vous travailler? Comment procédez-vous? Quels sont les sujets qui vous fascinent?
Nemesis : En écrivant un texte aussi personnel, il était important pour moi de fixer mes limites par rapport à ce que j’étais à l’aise de coucher sur papier, puis d’en faire mon cadre d’écriture. Dans mon processus d’écriture, je fais continuellement le point avec moi-même et je choisis soigneusement la façon de présenter ma vérité avec éloquence, en allant au-delà de la réalité. En termes de genres, j’aime beaucoup lire des livres de poésie qui exposent des vérités brutales au moyen de strophes toutes simples.
Q : Quel conseil donneriez-vous à d'autres écrivain·es en herbe?
Nemesis : Amusez-vous! Et n’ayez pas peur d’être bizarre! L’une des choses que je me dis le plus souvent quand j’écris est « Ce ne serait pas un peu fou si…? » ou « Ça ne serait pas drôle si…? » ou « Pourquoi personne ne fait ça ainsi…? ». En d’autres termes, même si le résultat final ne me satisfait pas, je peux toujours apprécier ce que j’ai pondu parce que le processus a été agréable.
Q : Qui sont vos autrices ou vos auteurs coups de cœur?
Nemesis : J’aime les œuvres de Stephen Graham Jones, Neil Gaiman, Shirley Jackson… Plus récemment, j’ai également lu Sacred and Terrible Air de Robert Kurvitz, qui est en train de devenir l’un de mes auteurs préférés.
Qu’est-ce qui vous a plu le plus au Collège Dawson? Et qu’avez-vous aimé le plus à propos de votre programme?
Nemesis : Ce que j’ai aimé le plus dans le programme de Littérature anglaise à Dawson, ce sont les gens que j’ai rencontrés pendant mes études, qu’il s’agisse de mes collègues de classe ou du corps enseignant. J’ai tellement appris des gens que j’ai croisés et que j’ai appris à connaître! Le fait de pouvoir se soutenir et s’aider mutuellement a rendu l’ensemble du voyage beaucoup plus amusant et mémorable.
Q : Parlez-moi un peu de vous : vos intérêts, vos passe-temps, votre vie étudiante et ce que vous faites en dehors de l’école. Quels sont vos projets d’avenir au-delà du Collège Dawson?
Némésis : Je m’appelle Nemesis Jarry et j’ai 21 ans. J'adore l’histoire et la littérature, mais j’aime aussi peindre, coudre et jouer à des jeux de société. Je prends une pause après Dawson pour économiser en vue de projets futurs (soit pour aller à l’université et étudier davantage la littérature anglaise, soit pour autopublier un livre). J’ai quelques idées et ébauches de romans potentiels que j’aimerais écrire, alors je travaillerai probablement là-dessus pendant cette période.
Vous pouvez lire les œuvres de Dawson en lice pour le Prix des écrivains collégiaux de la Quebec Writers’ Federation :
A Series of Rooms de Jenna Brender
A Series of Rooms
Haffed d Charles Brisson
Haffed
Bad Brain Blunder de Nemesis Jarry
Bad Brain Blunder