Le 14 janvier, un groupe de dix étudiant·es et deux enseignant·es du profil Changement social et solidarité est rentré d'un séjour solidaire de trois semaines à Cuba. Le voyage était organisé en partenariat avec le Centro Martin Luther King, un organisme cubain qui promeut la justice locale et mondiale en misant sur l'éducation populaire et le pouvoir communautaire.

Pendant les préparatifs au semestre d'automne, Cuba a été durement touchée par deux ouragans et plusieurs pannes d'électricité à l'échelle nationale. Toujours sous embargo économique des États-Unis, l'île fait régulièrement face à des pénuries de carburant et d'autres biens de la vie courante. C'est dans ce contexte que la délégation de Dawson est allée rencontrer des membres de divers organismes, apportant une douzaine de valises remplies de fournitures médicales et d'articles essentiels. L'objectif : comprendre la nécessité d'une solidarité mondiale, des échanges et de la création de mouvements sociaux.

« Tout au long du voyage, nous avons entendu des Cubain·es parler de la crise actuelle et nous avons pu constater leurs défis de près », explique Gisela Frias, une enseignante qui a voyagé avec le groupe. « Cette expérience a renforcé notre engagement à plaider pour la fin du blocus et à soutenir le droit de Cuba à vivre dans la dignité. »

Pour les étudiant·es, l'apprentissage est allé bien au-delà de la crise. « Nous avons beaucoup appris sur l'importance de la communauté, explique Leila Pozzi, étudiante au programme. Chacun des organismes que nous avons visités nous a enseigné une conception différente de la solidarité : de l'économie solidaire à l'engagement par les arts, l'éducation et l'environnement. »

Pendant trois semaines, les étudiant·es ont vécu dans des familles, échangé avec des jeunes sur place, rencontré des spécialistes des questions de race, de genre et de droit, visité des musées, des projets culturels et des fermes urbaines. Ils et elles ont collaboré avec des organismes engagés dans les économies alternatives, la protection de la biodiversité, les actions en faveur de la jeunesse et les droits des personnes LGBTQ+.

Leila a appris, par exemple, au sujet du nouveau « code des familles » de Cuba, qui a été adopté par référendum national il y a deux ans. « J'ai été stupéfaite d'apprendre que les Cubain·es ont été invité·es à lire le code et à donner leur avis sur la base de leur propre situation, dans le cadre de consultations organisées dans les zones urbaines et rurales partout pays. » Le code a élargi les droits des personnes LGBTQ+, des femmes, des enfants et des personnes âgées à Cuba.

Pour Leilah Doyle, une autre étudiante du programme, un moment particulièrement marquant a été le passage dans la petite ville rurale de Puerto Esparanza. « Passer du temps avec des familles et des organisations d'une région rurale a été une expérience complètement différente. Le fait d'être témoin de ce sentiment d'appartenance à une communauté a été un point fort pour moi. »

De son côté, Victoria Ormiston, une autre étudiante au programme, souligne les effets de la visite de MirArte pour elle : « En voyant l'art qui recouvre les murs, en entendant l'histoire du lieu, j'ai ressenti un sentiment d'appartenance que je n'avais jamais connu ailleurs. Je me suis demandé : est-ce que c'est ça le sentiment d'être chez soi? »

Ces mots - communauté, solidarité, famille, maison - reviennent souvent dans les discussions avec les étudiant·es au sujet de leur expérience. Pour les participant·es au voyage, l'apprentissage ne porte pas seulement sur Cuba ou sur la politique mondiale, mais aussi sur leur propre vie et leur contexte ici. Sofia Giuliano, étudiante, explique comment le voyage l'a amenée à réfléchir à « la culture individualiste dominante dans le monde occidental » et à la nécessité de nouer intentionnellement des liens communautaires.

« L'apprentissage par l'expérience comme celui-ci permet de mettre en pratique les outils et les compétences acquis en classe, conclut Victoria. C'est une expérience qui va bien au-delà de ce qu'on peut résumer sur papier. »