Comment développer une culture du consentement selon Julie S. Lalonde

Reconnue mondialement pour son travail d'éducation du public et son militantisme envers le droit des femmes, Julie S. Lalonde était à Dawson le 21 février pour donner deux conférences organisées par le département des ressources humaines.

Au début de sa conférence interactive intitulée Creating a Consent Culture: Understand the Links between Sexual Violence and Stalking, Julie a déclaré qu'elle essayait de poursuivre cette conversation afin de créer un monde différent. Elle a d'ailleurs remercié la communauté de Dawson d'y avoir participé. Quelque 80 personnes étaient présentes.

Des participant·es ont suggéré quelques critères de consentement sur lesquels Julie s'est exprimée. Le consentement signifie qu'une personne doit donner sa permission, connaître les intentions de l'autre et donner un consentement continu et clair. La personne qui donne son consentement doit être en possession de ses moyens (par exemple, ne pas être en état d'ébriété) et libre de s'exprimer (c'est à dire que l'autre personne ne peut pas être en position d'autorité par rapport à elle, comme dans une relation prof/élève ou supérieur·e/employé·e).

Julie affirme que la définition juridique du consentement au Canada est « la plus progressiste » et que le peuple canadien devrait en être fier. « Toutefois, la définition couchée sur papier ne correspond pas aux mœurs », déclare-t-elle.

Le développement d'une culture du consentement va bien au-delà du consentement dans un contexte sexuel. « On devrait en tenir compte dans l'ensemble des interactions humaines et le mettre au premier plan par rapport à nos corps et à l'image de nos corps », dit-elle.

Selon Julie, les parents peuvent aider à construire cette culture du consentement, par exemple en demandant toujours la permission à leurs enfants avant d'afficher ou de partager publiquement des photos d'eux. La pandémie a offert un bel exemple de culture du consentement mise en pratique, explique-t-elle. Nous avons eu à nous soucier du niveau d'aisance de chaque personne et à valider le geste de salutation à utiliser (poignée de main, câlin ou coude à coude).

Pour illustrer concrètement le consentement, Julie a présenté une vidéo de trois minutes produite par l'Université Western intitulée Cycling Through Consent.

La deuxième partie de sa conférence portait sur le harcèlement, qui selon elle, est souvent « un précurseur de l'homicide ». Julie nous a raconté un pan de son histoire personnelle : elle a vécu une situation de harcèlement pendant dix ans, qui a pris fin seulement avec le décès de son harceleur.

Pour prévenir le harcèlement, on peut apprendre aux gens, et en particulier aux garçons et aux jeunes hommes, à gérer le rejet. Elle a également évoqué le rôle que joue la culture populaire qui romantise les comportements malsains et le harcèlement.

Si vous connaissez quelqu'un qui est victime de harcèlement, prenez de ses nouvelles et soyez là pour l'écouter et lui rappeler que ce n'est pas de sa faute, explique Julie.

« Je suis en vie grâce à mes amis », dit-elle, en ajoutant que nous devons croire nos ami·es et les soutenir quand elles ou ils vivent ce type de situations.

Voici les conseils de Julie pour les personnes qui subissent du harcèlement criminel : « garder toutes les preuves, sécuriser les médias sociaux, déménager et changer les serrures, créer un système de textos ou d'appels avec des ami·es, désactiver la localisation des appareils et ne jamais signaler sa présence sur les médias sociaux ».

Julie a créé l'Association canadienne contre le harcèlement criminel et mis en ligne un site Web avec différentes ressources : https://outsideoftheshadows.ca/.

Julie a écrit son histoire personnelle dans un livre qui raconte comment elle a survécu au harcèlement criminel : Resilience Is Futile: The Life and Death and Life of Julie S. Lalonde.

Remarque

Le Collège Dawson dispose d'une Politique en matière de violence sexuelle.

Afin de se conformer à cette politique, l'ensemble des étudiantes et des étudiants tout comme le personnel du Collège est tenu de suivre une formation sur la prévention des violences sexuelles.



Dernière modification : 21 février 2024