Cooking for Justice: Plus que de la simple soupe
Une nouvelle initiative intitulée Cooking for Justice permet eux étudiant·es du Collège Dawson de se rapprocher de leur communauté de tisser des liens entre eux... un chaudron de soupe à la fois! Chapeauté par Diana Rice, du Bureau du développement durable, le projet combine des notions pratiques en cuisine, des leçons sur la justice sociale, et met de l'avant les valeurs de la durabilité et de l'entraide, transformant ainsi le temps passé en classe en une action précieuse.
«Tout a commencé l'année dernière pendant la Semaine de sensibilisation aux cultures autochtones, explique Diana Rice. Les étudiant·es du certificat sur la décolonisation et l'autochtonisation on fait équipe avec le Bureau du développement durable pour préparer de la soupe des trois sœurs et l'offrir à Résilience Montréal en guise de contribution de la semaine. Les étudiant·es ont tellement apprécié l'activité que j'ai cru qu'il serait bon de répéter l'expérience, mais cette fois-ci avec l'intention de travailler directement avec les enseignant·es et leurs classes.»
«Les objectifs sont ambitieux, mais concrets: offrir aux enseignant·es une activité amusante hors de la salle de classe; donner aux étudiant·es l'occasion de soutenir directement leur communauté; réduire l'anxiété des étudiant·es en leur permettant de s'engager dans un travail de justice sociale; et cultiver l'esprit d'équipe, le sens du leadership et les compétences en matière de responsabilité sociale. Il n'est pas rare d'avoir envie de faire quelque chose pour aider les autres, mais nous ne savons souvent pas comment. Cette activité montre qu'il existe des moyens simples d'avoir des répercussions positives sur la vie des autres», explique Mme Rice.
Les chiffres témoignent de la réussite du projet jusqu'à présent: 219 étudiant·es de six classes de différents profils, certificats et disciplines ont préparé et livré 163 litres de nourriture (soit 12 repas pour 150 personnes) à Résilience Montréal, un centre de jour du quartier qui fournit divers services à la population en situation d'itinérance. Les réactions des corps enseignant et étudiant ont été extrêmement positives. De nombreux étudiant·es ont apprécié la possibilité d'acquérir des compétences pratiques et de nouer des liens avec leurs pairs dans le cadre d'une activité de classe qui valait pour des points.
Pour planifier les séances, Mme Rice se synchronise avec le corps enseignant au début du trimestre. Elle invite les enseignant·es intéressé·es à participer et prévoit les journées de cuisine selon un horaire qui fonctionne avec le contenu des cours. Pendant les séances, les étudiant·es se relaient pour effectuer des tâches comme la préparation des aliments, la supervision de la cuisine, la vaisselle, le remplissage des récipients, le ménage et la livraison. «Souvent, les étudiant·es ont un regard critique sur eux-mêmes et communiquent leurs points forts et leur niveau de confort à leurs camarades. Ainsi, quelqu'un qui ne serait pas à l'aise avec un couteau pourrait se charger de l'épluchage ou du tri des déchets. C'est merveilleux de voir cette collaboration et ce leadership se produire naturellement», note-t-elle.
Pour bon nombre de personnes participantes, Cooking for Justice est l'occasion de sortir de leur zone de confort. «La plupart des étudiant·es ne cuisinent pas et ne font pas le ménage régulièrement, explique Mme Rice. Beaucoup ont assumé de nouvelles responsabilités qu'ils n'avaient jamais eues auparavant. À la fin de la séance, ces personnes semblaient heureuses d'avoir fait quelque chose pour elles-mêmes et pour leur communauté.»
À l'avenir, Mme Rice espère faire évoluer le projet vers un modèle de classe inversée, dans lequel les étudiant·es feraient des lectures et écouteraient des vidéos ou des balados liés à la justice et à la durabilité avant d'aller en cuisine. «J'aimerais aider les enseignant·es à faire des liens entre ce travail pratique et des thèmes de cours plus larges, en plus de provoquer des réflexions critiques sur les raisons pour lesquelles la justice est indissociable de l'action climatique et de la santé communautaire.
Le financement de Cooking for Justice a été privilégié malgré les coupes budgétaires, en raison des liens directs entre cette initiative et le contenu des cours, et de ses répercussions sur la communauté. «Les professeurs sont toujours à la recherche d'occasions financées pour l'apprentissage en dehors des cours. Cette activité répond parfaitement à ce besoin», explique Mme Rice.
«Ce fut une joie incroyable de travailler avec les étudiant·es et les enseignant·es pour concrétiser ce projet, indique Mme Rice. Cela me rappelle pourquoi je travaille dans le milieu de l'éducation: les jeunes ne voient pas les mêmes limites que nous. Ils refusent d'accepter les contraintes et osent rêver d'un monde différent. Quelle que soit la noirceur de la tempête, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel.»
Pour réserver votre séance dans le cadre de l'initiative Cooking for Justice à l'hiver 2025, communiquez avec Diana Rice au Bureau du développement durable, à l'adresse drice@dawsoncollege.qc.ca.
