Antonietta Grassi, lauréate de la bourse Guggenheim en 2024

Le 11 avril, le conseil d'administration de la Fondation John Simon Guggenheim a annoncé l'admission de 188 Guggenheim Fellows, dont Antonietta Grassi, enseignante en arts visuels à Dawson.

« Je suis ravie et terriblement fière de recevoir une bourse Guggenheim en 2024, admet Mme Grassi. Je remercie vivement la Fondation Guggenheim pour cette marque de reconnaissance et son soutien, ainsi que celles et ceux qui m’ont appuyée dans ce processus. »

Antonietta Grassi a été choisie parmi plus de 3 000 candidat·es à l'issue d'un processus de sélection rigoureux. Chaque titulaire recevra une allocation financière lui permettant de poursuivre un travail indépendant au plus haut niveau dans les « conditions les plus libres possibles ».

Comme l’indique son site web, Mme Grassi a consacré jusqu’ici la majeure partie de sa carrière à la peinture abstraite. Ses peintures, à l’apparence de tissages ou de tissu, sont composées de surfaces peintes multicouches dont les arêtes dévient intuitivement. Des formes qui évoquent des pièces de machinerie sont entrecoupées de lignes fines, semblables à des fils, créant des œuvres où s'enchevêtrent le textile, l’architecture, la technologie analogique et l’histoire de la peinture abstraite.

Crédit photo : Paul Litherland; vue de l'installation de l'exposition Zip Stack Flow en 2022

Antonietta a parlé de sa vie familiale et décrit son travail dans le livre Italianità : Contemporary Art Inspired by the Italian Immigrant Experience (site web) : « Ma mère, qui travaillait dans la confection, cousait la plupart de nos vêtements, un processus qui commençait par la sélection des tissus et la réalisation du patron. Ma maison était également remplie de plans et de schémas appartenant à mon père, qui était charpentier et constructeur de maisons, comme beaucoup de ses compatriotes immigrés italiens. Cette façon schématique de voir un objet est ancrée dans ma mémoire ».

« Beaucoup de mes peintures rappellent la forme du métier à tisser ou des plans de construction, un lien direct vers mes propres racines. Les lignes filiformes de mes peintures constituent la trame de mes influences et de mes souvenirs. Pourtant, ce n'est pas seulement à ma propre histoire que je fais allusion dans mon travail, mais aussi à mon intérêt pour les histoires oubliées de femmes, ainsi que pour la technologie et l'obsolescence. »

« En m’appuyant sur le lien entre l’industrie textile, le métier à tisser Jacquard et la programmation informatique, je mets en lumière la contribution oubliée des scientifiques et mathématiciennes qui ont été des pionnières en programmation informatique. Le métier Jacquard, une machine inventée dans les années 1800 qui tisse des motifs à l’aide de cartes perforées, a joué un rôle important dans l’histoire du matériel informatique grâce à Ada Lovelace et Charles Babbage. Certaines de mes œuvres portent le nom de femmes de sciences ou des programmes qu’elles ont développés, dont Linkers no. 1 et Linkers no. 2 (pour Grace Hopper) et Ada (Lovelace). »

Après avoir obtenu un diplôme en design à l'Université Ryerson en 1987, elle entame une carrière de designer et chercheuse de couleurs dans l'industrie du textile et de la mode à Montréal.

Antonietta Grassi a toujours aimé dessiner et peindre. Cependant, ce n'est qu'au début de sa carrière en design qu'elle commence à suivre des cours d'art à l'Université Concordia à temps partiel. Elle y rencontre son mentor, le peintre Yves Gaucher. Avec le temps, elle décide de faire le grand saut et de poursuivre des études à temps plein en vue d'obtenir un baccalauréat en beaux-arts. Elle décroche ensuite une maîtrise en beaux-arts à l'Université du Québec à Montréal et obtient une charge au département d'arts visuels de Dawson, où elle enseigne depuis plus de vingt ans.

Elle conseille aux jeunes artistes de ne pas attendre l'inspiration. Il est préférable de se livrer à une pratique artistique et à une routine structurées, ne serait-ce qu'un peu chaque jour. À Dawson, elle aime assister à l'épanouissement artistique de ses élèves.

Ses œuvres figurent dans des collections publiques et privées, dont celles du Musée du Québec, du Musée d'art contemporain de Baie-Saint-Paul, de BLG, du Mouvement Desjardins, d'Affaires mondiales Canada, des Archives publiques de l'Ontario, du MAACK en Italie, de la galerie Stewart Hall et de la bibliothèque publique de Boston.

Remarque

Complément d'information sur l'œuvre d'Antonietta Grassi :



Dernière modification : 25 avril 2024