Thirza Cuthand : Réclamations
Lorsque la pandémie a frappé en mars dernier, Rhonda Meier, conservatrice et administratrice de la galerie d'art Warren G. Flowers, a commencé à réfléchir à ce qui pourrait être fait si la vie restait entièrement numérique pendant les six mois à venir, voire plus. Les projets en ligne étant la solution évidente, elle s'est empressée de programmer Thirza Cuthand, une artiste crie des plaines/écossaise dont le travail l'a intriguée pour la première fois à Vancouver en 2003. Lors d'Indian Acts, une conférence sur l'art de la performance autochtone, une très jeune Cuthand a présenté une vidéo dans laquelle elle parlait franchement de sa lutte contre la dépression.
Depuis près de vingt ans, les vidéos courtes et expérimentales de Cuthand ont été présentées dans des musées prestigieux tels que le Walker Art Centre de Minneapolis, la Galerie nationale du Canada et la dernière Biennale du Whitney. Ses films ont été projetés sur trois continents. Elle a écrit des scénarios pour des longs métrages, créé un jeu vidéo en 2D basé sur son expérience du trouble bipolaire, et s'est également produite lors de festivals d'art performance à Vancouver, Regina et Toronto. Elle a reçu le prix de la Fondation Hnatyshyn en 2017.
Fille d'artistes, Cuthand est née en 1978 à Regina (Saskatchewan) et a grandi à Saskatoon. En 1995, son premier film sur le fait d'être la seule lesbienne de son école secondaire, Lessons in Baby Dyke Theory, a été applaudi dans les festivals de films internationaux. Depuis, elle a réalisé plus de vingt films et vidéos qui explorent, avec une honnêteté brutale, de la sensibilité et parfois de l'humour, le racisme, le sexisme, l'âgisme, les traumatismes coloniaux, la santé mentale et la recherche de l'amour.
Avec ce programme, appelé Thirza Cuthand : Reclamations, Meier espère fournir aux enseignants un outil qu'ils pourront facilement intégrer dans leur emploi du temps en tant qu'introduction ou pour apporter un peu de légèreté pendant les pauses. Le plus important, cependant, est leur valeur pour ouvrir la discussion sur un large éventail de sujets qui favoriseront un corps étudiant plus conscient et sensibilisé. L'esthétique rugueuse, presque maladroite, correspond à l'honnêteté brute que Cuthand apporte à ses sujets. Il ne s'agit pas de vidéos commerciales, mais elles offrent un point de vue que nous devons entendre plus souvent, à mesure que le Canada colonisé accepte le fait que la réconciliation n'est pas une déclaration, mais un processus de récupération.
Thirza Cuthand : Reclamations sera projeté à 16 heures les9,16 et23 février à l'adresse http://www.dawsoncollege.qc.ca/art-gallery. Les vidéos seront disponibles à partir de 16 heures, pendant 48 heures.
Thirza fera une présentation Zoom et répondra aux questions sur son travail le23 février à 16h30. Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.dawsoncollege.qc.ca/art-gallery ou écrivez à rmeier@dawsoncollege.qc.ca.