Quatre jours d'immersion pour la solidarité
En janvier, 18 étudiantes et étudiants des profils Changement social et solidarité et Sciences humaines générales à Dawson se sont exprimés sur les ondes de la station de radio CKUT : 90.3-FM. « Cette chanson est dédiée au groupe de Solidarité sans frontières que nous avons rencontré cette semaine », a lancé au micro Emerson Rheault, qui étudie en Changement social et solidarité. « La solidarité était vraiment le thème de la semaine. »
Ces étudiant·es suivent un nouveau cours d'apprentissage par l'expérience à Dawson, intitulé Solidarity in Action: A Local Perspective. Ce cours met l'accent sur les mouvements locaux axés sur la justice pour les personnes migrantes. Pendant sept jours au cours de la session d'hiver 2025, dont quatre jours en janvier, les étudiant·es participent à des activités pratiques et à des discussions avec des personnes qui sont touchées par le système d'immigration du Canada et qui travaillent à le transformer. Organisé par le profil Changement social et solidarité, le cours se déroule entièrement dans des espaces communautaires de la ville.
« Ce cours n'est pas enseigné par un seul enseignant ou une seule enseignante, explique Sara Louise Kendall, enseignante en géographie à Dawson et coordonnatrice du profil Changement social et solidarité. Il est plutôt enseigné par des dizaines de personnes : les travailleur·euses et les responsables du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, les femmes de Femmes du monde, les personnes ayant un statut migratoire précaire, les demandeurs d'asile au Centre d'accueil et les autres personnes qui nous ont accueillis cette semaine ».
Pour bon nombre d'étudiant·es, la rencontre de personnes au statut migratoire précaire, organisée conjointement avec Solidarité sans frontières, a été particulièrement marquante. Les étudiant·es ont entendu des personnes migrantes parler de détention, d'expulsion et de difficultés à trouver un emploi et un logement à Montréal. « Nous apprenons plus de leurs témoignages que des théories », explique Mariam Yande Diouf, étudiante en deuxième année dans le profil Changement social et solidarité.
Au cours de quatre journées bien remplies en janvier, les étudiant·es ont visité huit espaces communautaires différents dans la ville pour discuter avec des activistes locaux, peindre une grande bannière, s'exercer à parler en public, prendre des repas avec des partenaires communautaires et faire bien d'autres choses encore. En mars, le groupe se réunira à nouveau pour deux journées d'activités avant d'organiser un événement public de grande envergure en avril pour partager leurs connaissances.
Auhona Chowdhury, qui étudie en Sciences humaines générales, décrit l'effet de ce cours sur son propre parcours : « J'ai toujours été passionnée par la justice sociale, mais à un moment donné, la vie a pris le dessus et cette passion s'est éteinte. J'ai eu l'impression de perdre une partie essentielle de mon identité. Cette expérience, et surtout les incroyables enseignantes et enseignants qui y ont participé, a ravivé ma passion. L'expérience a rallumé mon amour de l'apprentissage et m'a rappelé le pouvoir transformateur de l'éducation.
Kiva Williams, étudiante dans le profil Changement social et solidarité, retient surtout l'échange entre Amanda Lickers, artiste et éducatrice de la nation Onondaga, May Chiu, de la Table ronde du Quartier chinois, et Parker Mah, de la Fondation JIA, au sujet de la solidarité entre les personnes migrantes et autochtones. « La conversation portait sur l'histoire des peuples autochtones et du Quartier chinois, mais il était aussi question de la manière dont nous construisons l'avenir ensemble. »
Le profil Changement social et solidarité, anciennement appelé Études Nord-Sud, organise depuis plus de 30 ans des voyages étudiants à l'étranger. Pour la première fois cette année, une nouvelle initiative associe le travail de solidarité internationale à des partenariats communautaires locaux pour inviter les étudiant·es à essayer de faire des rapprochements entre les mouvements et les frontières.