Rapport sur la marche réflexive du 30 septembre
Dans le cadre du programme bien-être pour tous de Dawson, Ben Lander, professeur au Département d'histoire et coordonnateur du Certificat sur la décolonisation et l'autochtonisation, s'est porté volontaire pour guider à deux reprises un groupe de membres du personnel et des corps étudiant et enseignant lors d'une visite guidée à pied qui a permis de retracer l'histoire coloniale du territoire sur lequel se trouvent le Collège Dawson et ses voisins.
Ben nous a d’abord brièvement donné toutes les informations nécessaires pour nous permettre de comprendre ce que nous allions voir sur le campus de Dawson et ailleurs. Nous avons ainsi découvert des histoires de mariage entre cousins espagnols (de la royauté), de corruption papale et de la façon dont le territoire connu aujourd'hui sous le nom de Montréal (alors appelé Ville-Marie) a été arraché aux peuples autochtones qui y vivaient depuis des milliers d'années.
Ce territoire n'était pas inhabitée lorsque les Européens ont débarqué, contrairement à ce que les Français ont prétendu en 1642. À la différence de nombreux autres endroits déjà habités, le territoire qui est aujourd'hui Montréal n'a pas été pris de force en une seule fois, mais au cours d'un processus de colonisation. En d'autres termes, le territoire sur lequel nous nous trouvons n'a pas été cédé.
Les deux visites guidées se sont déroulées sous un beau soleil. La promenade n'était pas longue et nous n'avons pas eu à aller loin pour voir les endroits dont Ben nous a parlé et devant lesquels tout le monde est déjà passé plusieurs fois. Ben a ensuite fait la lumière sur ce qui s'est réellement passé à des endroits comme le Collège Dawson, chez nos voisins, la Congrégation de Notre-Dame et le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal, qui abrite aujourd’hui l’Académie Centennial.
Ben a parlé des religieuses, sous la direction de Marguerite Bourgeoys (fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal), qui vivaient dans le bâtiment de l'actuel Collège Dawson. Il a fait remarquer l'emblème N et M sur les grilles, datant de cette époque. Les deux tours situées devant l'Académie College/Grand Séminaire de l'Archidiocèse de Montréal représentent un vestige encore plus troublant de cette époque. Nous avons appris que l'une des tours (l'autre était habitée par Marguerite Bourgeoys ) était l'endroit où l'on amenait les jeunes Autochtones pour qu'ils soient évangélisés par les Sulpiciens. Il s'agissait donc probablement du premier pensionnat autochtone.
Ayant participé à l'une de ces marches, je remercie sincèrement le Collège et Ben de nous avoir donné l'occasion d'en apprendre davantage sur l'histoire réelle du territoire et des bâtiments de ce quartier de Montréal.
« Je pense que c'est important de savoir comment s'est déroulée la colonisation historique et actuelle du territoire sur lequel nous vivons, étudions et travaillons si nous voulons entamer un processus de réconciliation avec les peuples autochtones, à côté desquels nous vivons, avec qui nous travaillons et entretenons une amitié. Leurs nations ont été bouleversées par les mêmes processus qui ont amené nos familles sur ce territoire et nous permettent d'y vivre. », a déclaré Ben.
Photo et reportage de Carey-Ann Pawsey