Communauté d'apprentissage pour le corps enseignant: Beyond The Echo Chamber
Voici un entretien avec Michael Filtz (enseignant au département Cinéma | Communications), animateur de «Beyond the Echo Chamber: Tools for Teaching Journalism and Media Literacy», une activité pour la communauté d'apprentissage pour le corps enseignant qui se déroulera au cours de l'année 2025-26 au Collège Dawson.
Les communautés d'apprentissage pour le corps enseignant acceptent actuellement des propositions de facilitatrices et facilitateurs pour 2026-27. Pour plus d'informations, consultez la page Web de la communauté d'apprentissage pour le corps enseignant ou écrivez à FLC@dawsoncollege.qc.ca. Nous organisons également une séance d'information le matin de la journée pédagogique du 7 novembre. La date limite pour déposer votre proposition est le 14 novembre.
Qu’est-ce qu’une communauté d’apprentissage pour le corps enseignant offre de plus par rapport à un atelier? Qu’est-ce qui la rend si spéciale?
Michael Filtz: Avant d'enseigner, j’ai participé à la création et à la gestion de jeunes entreprises dans le domaine des médias et du journalisme. C’est donc dans ma nature de travailler en équipe et de résoudre les problèmes à plusieurs. J’ai gardé cette façon de penser en arrivant dans l’enseignement, mais j’ai vite compris à quel point il est facile de travailler en vase clos dans son propre département. Travailler avec d’autres départements, sortir de sa routine… ce n’est pas toujours évident. La communauté d’apprentissage pour le corps enseignant offre justement une porte de sortie. Au lieu de tout faire en une seule fois, comme dans un atelier, les rencontres s’étalent sur deux sessions, ce qui laisse aux membres le temps de tisser des liens entre disciplines et de laisser les idées évoluer naturellement. Les échanges de points de vue se poursuivent tout au long de cette période. Et dans un contexte où la littératie médiatique est une préoccupation urgente pour la majorité du corps enseignant, ce type de dialogue soutenu et interdisciplinaire devient essentiel. Notre groupe comprend des conseillères et conseillers pédagogiques, une personne représentant la bibliothèque, des membres du corps enseignant des départements Arts, lettres et communication, Sciences, Photographie et Français, ainsi que des personnes récemment diplômées de Dawson. Ces divers points de vue, de la vie étudiante à la pratique professionnelle, nous amènent à repenser ce que signifient vraiment le journalisme et la·littératie médiatique·aujourd’hui, et à la façon dont nous pouvons aider la population étudiante à s’y intéresser plus en profondeur et d’une manière qui lui parle vraiment.
Décrivez brièvement à quoi ressemble habituellement une rencontre.
MF : Nous nous rencontrons en personne, ce qui fait une réelle différence. La dernière fois, tout est parti d’une question: «Comment peut-on amener la population étudiante à se sentir concernée par les médias?» Tout le monde a participé. Certaines personnes ont parlé de ce qu’elles observent dans leurs classes, d’autres ont raconté des expériences vécues ailleurs, et quelques-unes ont partagé des ressources qu’elles avaient découvertes. Tout en discutant, nous avons créé ensemble une liste d’outils et de ressources à explorer plus tard; elle pourra aider les étudiantes et étudiants à porter un regard plus critique sur les médias. À la fin, nous avions une liste courte, mais solide: des ressources, des idées et d’autres pistes concrètes à approfondir et à transformer en plans d’action. C’est un processus collaboratif, informel et créatif. La magie opère lorsque quelqu'un fait ressortir un élément que j'avais oublié ou un problème auquel je me heurtais, et que la conversation prend soudain une nouvelle direction.
Racontez-nous un moment ou une expérience marquante lors de votre première rencontre.
MF: Dès notre toute première rencontre, quelque chose m’a frappé: d'anciens membres de l'équipe de rédaction de The Plant , qui venaient tout juste d’obtenir leur diplôme, ont apporté une énergie et un regard auxquels je ne m’attendais pas. Ils ont parlé de ce qu'ils avaient appris en classe, certes, mais surtout ce qu'ils ont exploré en dehors, comme la façon de couvrir des sujets, de débattre de questions éthiques, d'organiser le travail et de remettre en question les sources d'information. Cela m'a fait réaliser que mon programme ne couvrait pas tout ce qu’il devrait. Ces personnes motivées et tournées vers l’avenir faisaient déjà un travail de littératie médiatique qui n’est pas toujours intégrée de manière explicite dans mes cours. Les entendre expliquer comment elles appliquaient leurs apprentissages, les approfondissaient et les reformulaient déjà à l’université a été une vraie source d’énergie. Enseigner, ce n’est pas seulement transmettre du contenu, c’est aussi créer un espace où la population étudiante se sent invitée à prendre des initiatives et à aller plus loin.
