Orateur 18 mars, 10h00, Le soleil se couche-t-il sur les épistémologies occidentales ?

 Le soleil se couche-t-il sur les épistémologies occidentales ?

Quand : 18 mars, 10h00 Lieu : Zoom Cliquez ici pour vous inscrire

Audience : Faculté et personnel Qui : Nisha Toomey, OISE

Ici, au Canada, le "canon occidental" (littérature, philosophie, science, arts et musique occidentaux) a été privilégié dans nos programmes d'études à tous les niveaux. Cela signifie que les étudiants entrent dans l'enseignement supérieur en croyant souvent que les épistémologies occidentales sont supérieures et qu'ils sont peu ou pas du tout exposés à d'autres systèmes de connaissance. La priorité accordée aux épistémologies occidentales a conduit à une "hégémonie de la connaissance" où d'autres formes de connaissance sont considérées comme moins légitimes, moins "vraies". Les conséquences pour les étudiants racialisés et immigrés sont qu'ils considèrent leurs pratiques traditionnelles comme inférieures et qu'ils peuvent à leur tour se considérer comme inférieurs. Pour les étudiants blancs/occidentaux, cela signifie qu'ils se considèrent eux-mêmes et leurs systèmes de connaissances comme supérieurs.

Pourtant, les sciences et les philosophies autochtones sont à l'origine de nombreuses théories que les Occidentaux ont élaborées il y a longtemps ; en général, de nombreuses formes de connaissances "occidentales" sont en fait empruntées à celles d'autres cultures. Alors que les projets décolonisateurs et postcoloniaux se poursuivent dans le monde entier, le canon occidental de la connaissance n'est plus qu'une forme de connaissance parmi d'autres. Les gens remettent en question le rôle sociétal des musées, les histoires et les représentations étroites de notre culture médiatique, ainsi que le rôle des universités et de leurs pratiques de recherche. Nous vivons une évolution des connaissances dans laquelle nous pouvons tous jouer un rôle.

Cet atelier examine les origines de l'hégémonie du savoir occidental afin de comprendre comment les processus coloniaux ont bloqué notre accès à diverses formes de savoir. L'un des postulats du colonialisme était que les Blancs "civilisés" apportaient aux pays qu'ils envahissaient des formes supérieures de savoir (et, par voie de conséquence, des manières supérieures d'être) ; ce postulat persiste encore aujourd'hui. S'appuyant sur les travaux d'universitaires autochtones, dont Linda Tuhiwai Smith et Eve Tuck, et d'universitaires féministes noires, dont Sylvia Wynter et Katherine McKittrick, M. Toomey explorera les processus structurels qui hiérarchisent le savoir. Ensemble, nous discuterons et examinerons nos propres hypothèses et préjugés, et nous réfléchirons à la meilleure façon de les aborder en classe.

À mesure que les personnes autochtones du Canada sont recrutées comme professeur·es d'université, productrices ou producteurs de médias, journalistes et autres, le public est de plus en plus exposé aux façons autochtones d'être et de savoir. En cette période de prétendue « réconciliation », nous avons la responsabilité de soutenir un changement culturel et épistémologique. Dans le monde universitaire, nous avons la possibilité de nous « autochtoniser ». Cet atelier se termine par une discussion sur ce que signifie « l'autochtonisation de la formation » et sur nos responsabilités dans ce processus en tant qu'enseignant·es.



Dernière modification : 4 août 2021