Bibliothèque Dawson par Tommy Fafard
Bibliothèque Dawson par Tommy Fafard

La recherche à Dawson

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Imaginez la scène : dans un laboratoire impeccable aux surfaces jonchées de microscopes et de livres anciens, des personnes portant vestes aux coudes rapiécées ou sarraus semblent absorbées dans une profonde et stoique réflexion en regardant un tableau criblé d'équations incompréhensibles et de diagrammes indéchiffrables.

C'est ça, la recherche, non?

Non!

La recherche, ce n'estpas un ramassis de formules obscures et de flacons fumants manipulés par une élite menant ses activités en vase clos. Faire de la recherche, c'est poser des questions difficiles, identifier un problème et travailler en équipe pour développer des solutions innovantes, créatives et durables. Oubliez l'image de la personne qui pellete des nuages dans une chaise capitonnée au fin fond d'un recoin poussiéreux d'une université : la recherche, ça se fait en communauté, et sur le terrain (et parfois en laboratoire ou à la bibliothèque). Même la recherche fondamentale, théorique, se fait par la collaboration et a des ramifications dans le monde réel. La recherche fait progresser les connaissances un minuscule pas à la fois, et cela peut prendre toutes sortes de formes.

C'est particulièrement vrai à Dawson, où des chercheuses et chercheurs font tomber des barrières qu'on croit souvent intouchables pour assurer la pertinence de leurs projets dans la vie de tous les jours. Au Collège, le milieu de la recherche est un environnement fertile où le travail d'équipe et la participation étudiante donnent lieu à des solutions innovantes et bénéfiques pour la société. Ce milieu se caractérise par une implication unique de la population étudiante, l'engagement de la communauté et une approche très multidisciplinaire. Notre petite communauté a une grande créativité, une passion débordante, une soif de collaboration et de grandes réussites.

Alors qui sont ces chercheuses et ces chercheurs?

La plupart ont fait des études poussées, mais ce n'est pas toujours le cas. Les organismes de financement accordent une grande importance à la collaboration, ce qui ne manque pas à Dawson. Nous travaillons avec d'autres institutions, communautés, entreprises ou organisations à but non lucratif (c'est ce que nous appelons des collaborations externes). Quand une personne (parfois un·e chercheur·euse) constate un problème, elle en parle à une autre personne faisant de la recherche pour ensemble travailler à comprendre le problème et à formuler une solution. Ce travail se fait souvent avec les parties prenantes ou les personnes qui sont touchées par le problème. Les chercheur·euses servent donc leur communauté, et contribuent à l'avancement des connaissances, assurant leur propre développement professionnel d'une façon qui profite également à leurs étudiant·es.

Mais est-ce bien vrai que la population étudiante profite de ces travaux?

Tout à fait! Les retombées sur la population étudiante sont bien perceptibles. En parlant en classe de nos travaux de recherche, on démontre la pertinence de notre champ de recherche pour le monde réel. En particulier quand il est question de recherche fondamentale ou théorique. Les questions mathématiques complexes et l'histoire du Moyen-Âge peuvent sembler déconnectées de la réalité, mais leur pertinence devient évidente quand on constate qu'elles permettent de faire avancer les choses, que ce soit en lien avec les changements climatiques, la gestion des pandémies, l'identité et l'intersectionnalité, l'économie et le développement durable. Et devant leur importance pour l'établissement de politiques publiques et la prise de décisions fondées sur les données, ces travaux deviennent rapidement des moyens stimulants pour enseigner la pensée critique.

Et la participation étudiante devient de plus en plus un critère de financement, au même titre que les collaborations externes. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est obligatoire, mais c'est certainement un critère important. Dawson est d'ailleurs à l'avant-garde à ce niveau parce que nous avons commencé intuitivement à faire participer la population étudiante il y a des années. Ce n'est pas surprenant, car les chercheur·euses de Dawson sont aussi des pédagogues qui voient la recherche comme l'occasion pour les étudiant·es d'aiguiser leur pensée critique et de poser des questions créatives, ce qui est très formateur.

Commencer dans le domaine de la recherche, ça peut être intimidant. Joignez-vous à une équipe de recherche pour découvrir comment se fait la recherche dans un domaine particulier, les inévitables tâches administratives et les exigences à respecter. Voyez si ça vous plairait de plonger dans une tâche aussi joyeusement imparfaite. Le parcours est rarement linéaire et, comme dans la vie, la recherche se déroule rarement comme on l'a prévu. En étudiant les données, ces dernières ouvrent sur des chemins intéressants. Lisez sur la recherche, et pas seulement sur les résultats, mais aussi sur le processus, car la façon dont on s'y prend compte autant que ce qui en ressort. Plus important encore, discutez avec des chercheuses et chercheurs, et avec d'autres personnes qui y contribuent de près ou de loin. Et préparez-vous à un déluge d'idées, parce que nous adorons parler de recherche!

La recherche n'a rien de facile. Mais souvent, même quand une idée ne fonctionne pas, le résultat est quand même positif. Il faut faire preuve d'une grande flexibilité, car le processus de recherche se laisse rarement dicter par les échéanciers les plus stricts ni les plans les mieux pensés. Le processus prend le dessus, un phénomène que les chercheur·euses connaissent bien et respectent parce que cela permet aux choses de se dérouler naturellement. C'est toujours passionnant, stimulant, exaltant. Si vous nous demandez si le prix en vaut la chandelle, vous obtiendrez toujours la même réponse : absolument!

-Texte de Ildiko Glaser-Hille



Dernière modification : 12 septembre 2024