Portfolio de Laëtitia Desanti
Accompagner la lecture des textes difficiles
Qu'est-ce qui m'a menée à UDL ?
Le choix d'intégrer des éléments de la conception universelle à mes cours ne relève pas d'une circonstance en particulier, mais se trouve être le fruit d'une expérience vécue au gré de plusieurs étapes importantes dans mon parcours de vie :
- Le fait d'avoir été d'abord une étudiante ;
- Celui d'avoir fait de la recherche durant mes études ;
- Celui d'être devenue maman ;
- Et, bien sûr, mon métier d'enseignante aujourd'hui.
Loin d'être séparées, ces expériences sont inextricablement liées et elles expliquent mon souhait de recourir à la CUA/UDL. Ainsi, mon aventure CUA/UDL n'a pas commencé l'année dernière lors de nos réunions. Bien sûr, j'ai découvert concrètement la CUA/UDL grâce à nos échanges, grâce aux ateliers de Catherine, d'Effie et de Laure, à des lectures et des recherches. Cependant, cette idée d'adaptation de l'enseignement, je la recherche, au fond, depuis mes apprentissages d'écolière. J'aurais aimé, je pense, avoir la possibilité d'apprendre avec certains des outils et des principes que la conception universelle propose. Avec mon implication dans des communautés comme celles de WID, de Learning Communities et, plus récemment, d'UDL, j'ai eu la chance de pouvoir ajouter des pièces manquantes au vaste puzzle de l'apprentissage et d'essayer de nouvelles stratégies pour aider les étudiants dans mes cours et leur donner plus de flexibilité.
Ce qui me frappe aujourd'hui, lorsque je regarde en arrière, c'est ma capacité à avoir longtemps associé l'apprentissage à une réalité figée : soumission à l'autorité du professeur et souci de rentrer dans la norme définie par le système éducatif. J'ai moi-même été éduquée ainsi et, au début de ma carrière, j'ai inconsciemment reproduit cette approche. Lorsque je suis devenue enseignante, j'ai, à mon tour, imposé des contraintes qui avaient pour objectif de faire rentrer les étudiants " dans un moule ". Je me suis souvent questionnée pour savoir pourquoi ils n'aimaient pas lire, pas faire du français... Pour ce faire, il me fallait, entre autres, accepter l'idée d'un enseignement plus adapté aux différents besoins des étudiants et réfléchir, une fois de plus, à la complexité de l'acte d'apprendre.
Le défi que j'ai voulu relever dans un de mes cours (Français 602- 102- MQ, niveau 3, niveau avancé) en y implantant certains principes de la CUA/UDL est celui de la lecture des textes difficiles.
Ce cours porte sur la littérature fantastique que nous étudions en regardant un film fantastique, mais surtout en lisant et en analysant différentes nouvelles d'auteurs du XIXe siècle, Poe (traduit par Baudelaire - thème de la mort), Gautier (thème du vampire), Mérimée (thème des objets qui s'animent), Maupassant (thème de la folie). En face de tels textes, l'étudiant a de quoi se sentir démuni, découragé et surtout très seul. Comment lire ces textes ? Comment aider les élèves à s'y plonger ? Quelles stratégies offrir pour mieux saisir le sens des textes, les questionner, les associer à la définition du fantastique et à d'autres connaissances ? Lorsqu'on est un étudiant de langue seconde, le défi est de taille. Il l'est d'autant plus si on n'a pas d'intérêt pour la lecture, qu'on déteste le français (parce qu'il nous a toujours tenu en échec) ou qu'on souffre de dyslexie, de dyspraxie, de troubles de l'attention et j'en passe... Faute d'alignement entre des attentes souvent trop hautes vis-à-vis de la lecture et des outils insuffisamment développés pour soutenir les étudiants dans leurs démarches d'apprentissage, les résultats se sont souvent révélés décevants pour les étudiants comme pour l'enseignant.
Depuis, quelques mois, j'ai fait bien des réflexions et des changements dans mes cours, alternant les périodes de doutes et d'enthousiasme. J'ai tâché de les consigner dans une présentation PowerPoint qui me sert ici de portfolio.
Présentation du portfolio
Pour expliquer le parcours relatif à la mise en place des principes CUA/UDL dans mon cours de littérature fantastique et la manière dont j'ai tenté de fournir de l'aide aux étudiants lorsqu'ils lisaient les textes, j'ai décidé de présenter les points ou les questions suivants :
- Pourquoi l'acte de lire peut-il être si difficile ? Pour avoir des pistes à ce sujet, j'ai consulté plusieurs ouvrages écrits par des neuroscientifiques (je pense, notamment, à Stanislas Dehaene qui vient de publier un livre intitulé Apprendre !)
- Ensuite, je présenterai les lignes directrices de la CUA/UDL que j'ai essayé de mettre ne place dans le cours et je reviendrai sur les manières d'apprendre (individuellement ou collectivement).
- À partir de là, je pourrai expliquer les changements qui ont eu lieu dans mon cours avec des exemples concrets d'outils, d'activités, de travaux d'étudiants, toujours en lien avec les lignes directrices de la CUA/UDL. Comme il est difficile de tout couvrir en même temps, j'irai par étapes :
Accompagnement de la lecture :
Aperçu global ;
Avant de lire un texte :
Contextualiser, poser des questions ;
Pendant la lecture :
Avoir accès à différents supports pour les textes (papier, fichier Word, texte audio, vidéos)
Annoter ces textes (notes de surface / notes en profondeur)
Proposer des outils pour mieux comprendre(storyboard, chronologie, schéma narratif, questions MyDALITE) ;
Après la lecture :
Cercles de lecture et apprentissage coopératif
Rôles à choisir et travaux à soumettre ;
- En guise de conclusion :
Organigrammes qui résument les stratégies impliquées dans un cercle de lecture et le déroulement de cette activité
Changements et impacts dans mes cours
Ce que la CUA/UDL a permis de faire
- Annexes :
Bibliographie sommaire.
Je terminerai en remerciant très chaleureusement Catherine, Effie et Laure de m'avoir donné la possibilité de faire cette réflexion et de m'intégrer à la communauté de pratique UDL. L'écoute, la générosité et les encouragements constants de l'équipe de coordination UDL@Dawson et toutes les petites attentions prodiguées durant ces trois derniers semestres ont été d'un grand soutien pour me lancer dans cette aventure. MERCI 1000 fois !